Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/169

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


XVII

L'aventure de Jean Carion

Ce soir-là, Jean Cariou, sacristain de Penvénan, après avoir sonné l'angélus, avait fait sa ronde habituelle dans l'église. Rentré chez lui, il se rappela qu'il avait oublié de regarder s'il restait assez d'huile,pour la nuit, dans la lampe qui doit brûler éternellement au fond du sanctuaire.

Mais, comme cette idée ne lui vint qu'au moment de se mettre au lit, quand il était déjà à moitié dévêtu, il se coucha tout de même, en se disant que la veilleuse durerait bien jusqu'au lendemain.

Et il s'endormit profondément.

Il devait y avoir pas mal de temps qu'il dormait, lorsqu'à travers son sommeil il s'entendit appeler par une voix douce :

— Cariou ! Cariou !

— Déjà! murmura-t-il, pensant que c'était Môna, sa femme, qui le réveillait, pour l'angélus de l'aube, et trouvant que le jour se levait de bien bonne heure.

Car la chambre était pleine d'une lumière blanche comme celle des matins d'été.

— Cariou, reprit doucement la voix, hâte-toi : la lampe de l'église va s'éteindre.

s.