Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/289

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aux éphémères que l'on voit tourbillonner les soirs d'été aux bords des ruisseaux.

L'insecte alla tremper ses pattes dans une bassinée de lait qui était là, sur une table. Puis il voleta tout à travers la pièce et, brusquement, disparut.

— Que peut-il être devenu ? se demandait Yvon Penker.

Il ne tarda pas à le voir reparaître.

Cette fois, le moucheron se posa sur le cadavre et y resta. Il se laissa même enfermer dans la bière avec le mort.

Penker ne le revit plus qu'au cimetière. Comme les premières mottes de terre roulaient dans la fosse, le moucheron s'évada du cercueil. Penker comprit alors seulement que ce moucheron devait être l'âme de Pêr Nicol, et il résolut de le suivre en quelque lieu qu'il allât.

Or, le moucheron se rendit dans une lande située non loin de la ferme où Pêr Nicol habitait de son vivant. Là, il se posa sur une épine d'ajonc.

— Pauvre chère petite mouche, que venez-vous faire ici ? demanda Penker, l'homme sage.

Traditions and hearthside stories, p. 292). D'après Rhys, pisky désignerait les papillons de nuit. En Irlande, on croit que les papillons sont les âmes des ancêtres (Rhys, Celtic folklore, p. 612). Cf. un passage de la vie de saint Vincent Ferrier, par Albert Le Grand, éd. Thomas et Abgrall, p. 128 : « on vid toute cette matinée grand nombre de papillons blancs de merveilleuse beauté voltiger par la fenestre de sa chambre d'où ils ne s'en allèrent, sinon quand il eut rendu l'esprit. »