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L'histoire du bedeau de Névez

Autrefois, dans les petits villages, c'était toujours le bedeau qui devait mettre les morts au cercueil.

Le bedeau du bourg de Névez, un jour qu'il venait de remplir cet office, s'en retournait à l'église, afin de tout disposer pour l'enterrement, lorsque, sur la barrière d'un champ, au bord de la route, il aperçut un homme assis, vêtu de ses hardes du dimanche.

— Bonjour, camarade Jean-Louis, dit l'homme, en levant la tête qu'il avait d'abord tenue baissée.

— Comment, s'écria le bedeau stupéfait, c'est vous qui êtes là, Joachim Lasbleiz !

C'était précisément le mort qu'il avait enfermé dans sa bière, quelques minutes auparavant, après lui avoir passé ses effets les plus propres.

— Oui, c'est bien moi, repartit Lasbleiz. Je suis

prêtres de les enterrer en cet état à peine de 5001. d'amende vers les uns et les autres... Et sera le présent arrêt lu et publié aux prônes des grands messes des paroisses de la Province. »

Dans quelques parties de l'Irlande, le cercueil ne servait qu'à transporter les morts au cimetière. A Enniscorthy (Wexford), on tirait le mort du cercueil pour l'enterrer dans une fosse revêtue de mottes de gazon. Dans le Kerry, anciennement, on mettait le corps dans un lit de coquillages (A. S. G., Wexford folklore ; The folklore Journal, t. VII, p. 39).

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