Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/416

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Le curé de Plugulfan

Les ignorants qui se mêlent de lire dans Y Agrippa, dans YEgremont, ou dans le Vif, sont durement châtiés de leur imprudence.

Le curé de Pluguffan1 entra un jour dans la sacristie, pensant y trouver le bedeau, dont il avait besoin. La sacristie était vide.

— Il ne doit cependant pas être loin, se dit le curé, car voici ses sabots.

Il appela :

— Jean ! Jean ! Pas de réponse.

Il allait sortir, impatienté, quand il aperçut son « Vif » tout grand ouvert sur la table, à la page où sont inscrits les noms des démons.

— Ah ! je comprends 1 s'écria-t-il. Jean aura invoqué les diables et n'aura pas su les congédier. Us l'ont emporté dans l'enfer. Pourvu que je n'arrive pas trop tard !

Très vite, il se mit à débiter la kyrielle des noms, en commençant par la fin.

Aussitôt, le bedeau reparut. Il était déjà tout noir. Sur son crâne, ses cheveux étaient roussis.

1. Finistère.

Il fut