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Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 2 1902.djvu/128

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Les vivants ont fait, après vêpres, « la procession du charnier ». Les prêtres et les chantres ont entonné devant Tossuaire la complainte qui porte son nom [gwerz ar Gamel).

Voici cette gwerz :

Venons au charnier, chrétiens, voyons les ossements De nos frères, sœurs» pères et mères, De nos voisins, de nos amis les plus chers ; Voyons l'état pitoyable où ils sont réduits.

Vous les voyez cassés, émiettés ;

Même la plupart sont en poussière tombés.

Ici plus de noblesse, plus de fortune, plus de beauté I

La mort et la terre ont tout confondu.

ceux-là seuls qui mourront dans l'année peuvent les voir. En vue de cette visite, on balaie soigneusement, on fait un bon feu et on dit des prières (Curtin, Taies of the fairies,^. 157). Les souffrances de toutes les âmes cessent du 31 octobre au Jour des morts inclusivement (Br. J. Jones, Traditions and superstitions collée^ ted at Kilcurry, co» Louth, Folklore, t. X, p. 121). Le mardi gras et le jour de la Toussaint, les âmes sortent du Purgatoire et vont s'asseoir autour du foyer dans les maisons. Si, ces jours-là, on sortait de la maison de la nourriture ou du feu, cela amènerait de grands maux (Haddon, A batch oflrish folklore^ Folklore^ t. IV, p. 359). Le 1" mai, on ne doit laisser emporter ni feu, ni eau, ni lait. Si un voyageur demande une tasse de lait, il doit la boire dans la maison, et on y mêle du sel pour détourner le mauvais sort (lady Wilde, Anciént legends, p. 106). De même, on ne doit pas emporter de feu hors de la maison quand une personne est sur le point de mourir (iM(i., p. Ii8-119).

Dans les Hautes Terres d*Ëcosse, on ne doit emporter du feu hors de la maison ni le jour de l'an, ni le jour de sainte Brigitte, ni surtout le jour de Belténé et le jour de Lughnasadh ( !•' août) (J. G. Campbell, Superstitions of the Highlands and islands of Seotland, p. 235).