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LA LÉGENDE DE LA MORT


EN BASSE-BRETAGNE


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CHAPITRE X


Les noyés


Lorsqu’un enfant naît de nuit, et qu’il fait claire lune, la plus ancienne des vieilles femmes qui assistent l’accouchée court se poster sur le seuil de la porte pour examiner l’état du ciel, au moment précis où le nouveau-né fait son apparition dans la vie. Si les nuages enserrent à ce moment la lune, comme pour l’étrangler, ou s’ils s’épandent sur sa face, comme pour la submerger, on en conclut que la pauvre chère petite créature finira un jour noyée ou pendue [1].


Qui meurt de mort violente doit rester entre vie et mort, jusqu’à ce que se soit écoulé le temps qu’il avait naturellement à vivre [2].



1 Voir pour tout ce qui concerne les présages qui entourent la naissance et les premières années de l’enfant : F. Sauvé, L’enfance et les enfants en Basse-Bretagne, Mélusine t. III, c. 374.

2 D’après une tradition analogue, le corps des marins noyés

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