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Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 2 1902.djvu/186

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poids que je porle, c'est vous qui l'aurez à l'avenir sur vos épaules... Je vous le conseille dans votre intérêt et parce que vous avez é(é compatissante à mon égard : descendez et suivez-moi.

Marie-Job Kerguénou, je l'ai dit, n'était pas une personne facile à intimider, mais, au ton avec lequel le vieux pelil homme prononça ces paroles, elle sentit que ce qu'il y avait de plus raisonnable h faire, c'était d'obéir. Elle mit donc pied à terre, après avoir abandonné les guides sur la croupe de Mogis.

— Voici, reprit Taulre : j'ai besoin de savoir où est enterré le dernier mort de la famille des Pasquiou.

— N'est-ce que cela ? répondit-elle. J'étais du convoi. Venez.

Elle de s'orienter parmi les tombes dont les dalles de pierre grise se pressaient côte à côte, assez nettement visibles sous la clarté des étoiles. Et, quand elle eut trouvé celle qu il cherchait :

— Tenez 1 La croix est toute neuve. Il doit y avoir dessus le.nom de Jeanne-Yvonne Pasquiou, femme Squérent... Moi, mes parents oublièrent de me faire apprendre à lire.

— Et moi, il y a longtemps que je Tai désappris, riposta le vieux petit homme. Mius nous allons bien voir si vous ne faites pas erreur.

Ce disant, il se prosterna, la tête en avant, au pied de la tombe. Et alors se passa une chose effrayante, une chose incroyable... La pierre se souleva, tourna sur un de ses bords comme le couvercle d'un coffre, et Marie-Job Kerguénou sentit sur son visage le souffle froid de la mort, tandis que sous terre reten-

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