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Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 2 1902.djvu/274

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tournez donc chez vous, et mangez en paix. Vous n'en serez pas à la troisième bouchée que je vous aurai rapporté votre linge, blanchi comme il faut.

— Vous êtes vraiment une bonne âme, répondit Fanta. Et elle courut d'une traite jusqu'à sa maison.

— Déjà ! s'écria son mari, en la voyant entrer, tu vas vite vraiment !

— Oui, grâce à une aimable rencontre que j'ai faite.

Elle se mit à raconter son aventure.

Son homme l'écoutait, allongé dans son lit, où il achevait de fumer sa pipe. Dès les premières paroles de Fanta, son visage devint tout soucieux.

— Ho I Ho ! dit-il, quand elle eut fini, c'est là ce que tu appelles une aimable rencontre. Dieu te préserve d'en faire souvent de semblables ! Tu n'as donc pas réfléchi qui était cette femme ?

—Tout d'abord, j'ai eu un peu peur, mais je me suis vite rassurée.

— Malheureuse ! tu as accepté l'aide d'une Maouès-noz !

— Jésus, mon Dieu !... J'en avais eu idée... Que faire, maintenant ? Car elle va venir me rapporter le linge.

— Achevez de souper, répondit l'homme, puis rangez soigneusement tous les ustensiles qui sont sur l'âtre. Suspendez surtout le trépied' à sa place. Vous

1. Le trépied tient une grande place dans les légendes bretonnes ; c'est un ustensile qui a en quelque sorte une valeur ou une puissance magique ; cf. ci-dessus, t. II, p. 67.

II. 15.


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