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Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 2 1902.djvu/67

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Les pendus sont, dit-on, condamnés à demeurer entre ciel et enfer, pour réternité.

Il n*y a pas d'exemple qu'un homme qui s'est donné volontairement la mort par pendaison [armaro croitg) soit monté au ciel ; mais il n'y a pas d'exemple, non plus, qu'il soit tombé en enfer, et voici pourquoi :

Lorsque le diable veut saisir l'âme d'un mourant, c'est près de la bouche qu'il se place pour la guetter, parce que c'est par là qu'elle s'échappe dans les cas

le meurtrier (D. Hyde, Beside the fire, p. 160). Le roi 0*Conchu-bhair, tué par Thomas de Burca, revient trois nuits de suite frapper son assassin contre la terre, et la troisième fois le laisse mort sur la place (G. Dottin, Contes irlandais, p. 49-52) ; il est invisible à tous, sauf à sa victime.

En Ecosse, quand un meurtre a été commis, on croît que l'esprit de Fassassiné revient tourmenter le meurtrier pour Tobli-ger à confesser son crime (W. Gregor, Folklore of the North-East of Scotlandf p. 69)i Si Ton enterre les chaussures d'un homme assassiné, on Tempêchede revenir tourmenter les gens de l'endroit où le crime a été commis (Revue des traditions populaires, t. V, p. 255). On croit aussi que les revenants qui hantent les cimetières sont ceux qui ont commis un crime et qui ne peuvent reposer avant d'en avoir fait l'aveu à une personne vivante (W. Gregor, Notes on the folklore of the North-East of Scotlandy p. 215).

Dans les Hébrides, on dit que le fantôme d'une personne assassinée hante le lieu du meurtre jusqu'à ce qu'il trouve quelqu'un de plus fort que lui qui le terrasse, le force à parler et à raconter son histoire (Mac Phail, Folklore from the Hébrides, Folklore, t. VII, p. 401).

En Galles, la croyance qu'un homme assassiné revient hanter le lieu où il a été enterré est signalée par Rhys {Celtic folklore, p. 73).