Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 2 1902.djvu/94

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Il en est d'autres, parmi les âmes, qui accomplissent leur pénitence sous la forme d'une vache ou celle d'un taureau, suivant le sexe qu'elles avaient de leur vivant. Les âmes de riches sont parquées dans des champs stériles où ne poussent que des cailloux et quelques herbes maigres. Les âmes de pauvres trouvent à brouter abondamment dans des pâtures opulentes oîi il ne manque ni trèfle, ni luzerne. Elles ne sont séparées les unes des autres que par un muret en pierres sèches. La vue des pauvres si libéralement traités ajoute encore à Ta-mertume des riches, de même que la misère de ceux-ci rend plus savoureuse la joie de ceux-là. En vérité, à quoi servirait l'autre monde, s'il n'était pas l'opposé du nôtre * ?

(Communiqué par Henri Barré. — Pont-PAbbé, 1887.

tives aux enfants morts sans baptême. Ces enfants doivent être enterrés avant le lever du soleil ; autrement, leurs esprits flotteraient sans demeure dans les régions de l'espace (W. Gregor, Folklore of the North-East of Scotland, p. 215 ; cf. Mac Phail, Folklore from the Hébrides^ Folklore, t. XI, p. 444). Si on marche sur la tombe d*un enfant non-baptisé, on ne peut plus retrouver son chemin (Leland L, Duncan, Folklore gleanings from eounty Leifrim, The Folklore Journal, t. IV, p. 182). Le premier enfant qui meurt dans une famille doit être enterré dans le cimetière spécial aux enfants morts sans baptême ; si on Tenterrait dans le cimetière commun, deux autres enfants de la même famille le suivraient dans la tombe (Haddon, A batch of Jrish folklore, Folklore, t. IV, p. 351).

1. Cf. Luzel, Contes populaires de Basse-Bretagne, t. I, p. 11, 38, W.