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ces, les usages et les rites qui se rapportent aux morts. Ces croyances et ces rites ont une frappante uniformité, d’un bout à l’autre de la Basse-Bretagne, et presque partout les croyances sont encore vivantes, et les rites encore pratiqués. Il en est beaucoup que M. Le Braz, qui a vécu dès l’enfance en pays breton, a pu voir encore accomplir sous ses yeux.

Toutes les légendes que contient ce volume sont, autant qu’il semble, de formation récente, ou du moins ce sont des formes rajeunies de récits plus anciens : l’une d’entre elles (La Coiffe de la morte) a pour origine un événement qui s’est passé vers 1860 ; une autre (L’Histoire d’un fossoyeur) se rattache à des faits qui ont eu lieu en 1886. La transformation légendaire des événements réels est cependant déjà complète. C’est qu’en Bretagne aucun mur ne sépare le monde merveilleux du monde réel ; les croyances qui ont donné naissance à ces récits, où les acteurs principaux sont les âmes des morts, sont des croyances encore actives et fécondes, et les Bretons n’ont pas besoin de transporter en des temps reculés ou en un pays lointain un événement surnaturel pour pouvoir aisément y ajouter foi. Ils en sont encore à cet état d’esprit où l’explication d’un phénomène