Page:Le Braz - La légende de la mort en Basse Bretagne 1893.djvu/249

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    La jeune fille obéit. La dame de la maison la reçut d’abord assez mal.

    — Je ne sais de qui vous voulez me parler. Je n’ai chargé personne de me chercher une couturière.

    La jeune fille cependant tenait les yeux obstinément fixés sur une broche de jais que la dame portait au cou et dans laquelle était encadrée une miniature.

    — Pardon, madame, dit-elle au bout d’un instant, vous avez au cou le portrait de la personne qui m’a envoyée ici.

    — C’est impossible ! Ce portrait est celui de mon fils. Voici dix ans qu’il est mort.

    — C’est donc votre fils que j’ai rencontré. Je le jurerais par Jésus-Christ et par la Vierge !

    La vieille dame se fit alors raconter l’aventure par le menu. La jeune fille ne céla rien, ni le bruit qu’elle avait ouï la veille dans les ajoncs, ni la messe qu’elle avait fait dire le matin même et au sortir de laquelle elle s’était croisée dans le cimetière avec le jeune homme vêtu de blanc.

    La vieille dame comprit qu’elle lui devait la délivrance de son fils. Elle la garda désormais près d’elle et, en mourant, lui laissa tout son bien.