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Page:Le Braz - La légende de la mort en Basse Bretagne 1893.djvu/299

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La personne qui a été vouée justement à Saint-Yves-de-la-Vérité sèche sur pied pendant neuf mois.

Elle ne rend toutefois le dernier soupir que le jour où celui qui l’a vouée ou fait vouer franchit le seuil de sa maison.

Lasse d’être si longtemps à mourir, il arrive souvent qu’elle mande chez elle celui qu’elle soupçonne d’être son envoûteur, afin d’être plus tôt délivrée.

Pour vouer quelqu’un à Saint-Yves-de-la-Vérité, il faut :

1o Glisser un liard dans le sabot de la personne dont on souhaite la mort ;

2o Faire à jeun trois pèlerinages consécutifs à la maison du saint ; le lundi est le jour consacré.

3o Empoigner le saint par l’épaule et le secouer rudement en disant : « Tu es le petit saint de la Vérité (Zantik-ar-Wirione). Je te voue un tel. Si le droit est pour lui, condamne-moi. Mais si le droit est pour moi, fais qu’il meure dans le délai rigoureusement prescrit[1] ; »

  1. Voici la formule en breton :

    Te eo Zantik ar Wirione. Me a westl dit heman. Mar man ar gwir a du gant-han, condaon ac’hanon. Mès, mar man ar gwir a du gan-in, gra d’ez-han merwel a-berz ann termenn rik.