Feu au-dessus, feu au-dessous,
Criant, implorant vos prières.
Par ceux que nous avons nourris
Voici beau temps que nous sommes délaissés.
Priez, parents et amis,
Car nos enfants ne le font pas !
Priez, parents et amis,
Car nos enfants ne le font pas ;
Priez, parents et amis,
Car les enfants sont des ingrats.
Allons ! sautez de votre lit,
Sautez pieds-nus sur la terre,
À moins que vous ne soyez malades
Ou déjà surpris par la mort[1] !…
Les gens qui vont ainsi chanter de porte en porte la « complainte des âmes » durant la nuit de la Toussaint, ont souvent senti passer sur leur cou l’haleine froide de l’Anaon qui se pressait en foule derrière eux.
Souvent aussi on a entendu, cette nuit-là, les feuilles mortes bruire dans les sentiers, comme sous les pas d’êtres invisibles.
- ↑ On trouve une version du chant des âmes dans E. Souvestre, les Derniers Bretons (1843), p. 163. — [L. M.]