clairement mis en lumière. Les peuplades qui vivent au bord des grands lacs ou de la mer situent souvent sous les eaux le séjour des âmes[1], et il est possible qu’il y ait dans toutes ces traditions de villes sous-marines comme un ressouvenir lointain de cette conception ; il faut remarquer au reste qu’il existe souvent entre les divinités marines et les divinités funéraires d’étroites liaisons ; le rôle des dieux de la mer est souvent analogue à celui des dieux chthoniens, presque toujours investis de fonctions funèbres ; un des meilleurs exemples qu’on en puisse donner, c’est la place que tiennent les Sirènes et les Néréides dans la décoration des tombeaux grecs. Les Ponaturi en Nouvelle-Zélande sont des dieux marins, peut-être à forme animale, et il semble bien en même temps que ce soient les âmes des morts[2].
Toutes les diverses légendes de villes englouties semblent en Basse-Bretagne s’être fondues en une seule, la légende de la Ville d’Ys. La légende sous sa forme habituelle est fort claire, mais elle n’implique point nécessairement que la ville livrée à la mort par la criminelle passion d’Ahès doive con-