Page:Le Braz - La légende de la mort en Basse Bretagne 1893.djvu/468

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Allez chez moi, dites à ma femme de distribuer mes biens mal acquis ; dites-lui de donner aux pauvres tous les biens que je possède en sec et en vert. Si elle ne le fait, en enfer sa place est marquée.

II

Le jeune prêtre disait à la baronne[1] en la saluant :

— Par votre mari, il vous est recommandé de distribuer vos biens mal acquis, de les donner aux pauvres en sec et en vert, sinon votre place en enfer est marquée.

— Tout ce qui est entre Brest et Lesneven, je l’ai acheté avec ce que m’a rapporté mon aune. Cela n’est rien, mais j’ai une maison neuve en Bretagne, la plus jolie qui se puisse voir. Pourvu qu’on me laisse ma maison neuve, j’abandonne à Dieu son paradis.

III

Or, peu de temps après cela, la baronne dut s’aliter. Le neuvième jour, elle décéda.

La baronne disait, au moment où elle tombait dans le puits de l’enfer :

  1. Une baronne veuve d’un mercier, cela peut sembler étrange. La chanson populaire a de ces caprices. Je donne la gwerz telle qu’elle est.