Page:Le Braz - La légende de la mort en Basse Bretagne 1893.djvu/514

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— Ho ! ho ! pensa Alanic, celui-ci a peur du chant du coq. Je n’ai plus rien à craindre de lui. Et il riposta gaillardement :

— Mab ar iar
A gân pa gar.

(Le fils de la poule, — chante quand bon lui semble).

En même temps, il lui talonnait les flancs avec ses sabots à clous. Le cheval rebroussa chemin. Alain Ar Guillou vit défiler à rebours les talus et les arbres qu’il ne reconnaissait pas. Puis vinrent des arbres et des talus qu’il reconnaissait. Enfin, apparut la silhouette du calvaire.

Arrivé là, l’étrange monture s’enfonça en terre. Alain Ar Guillou se retrouva debout, les jambes écartées, les pieds appuyés au sol. Il rentra chez lui sans encombre.

Cette leçon ne le guérit point.

Au contraire.

Il prit de l’orgueil de cette aventure, et se vanta d’avoir appris au diable ce que c’est qu’un franc gars d’Elliant. Dieu veuille qu’Alanic mort, le diable n’en ait pas tiré vengeance !


(Conté par Marie Hostiou. — Quimper).


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