Page:Le Braz - La légende de la mort en Basse Bretagne 1893.djvu/557

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une vaste campagne découverte. Les champs qui étaient à gauche de la route foisonnaient d’herbe, et cependant les vaches qui paissaient cette herbe étaient maigres à faire pitié. Les champs de droite étaient, au contraire, absolument stériles, et cependant ils étaient peuplés de belles vaches grasses et luisantes.

Plus loin, on rencontra des chiens attachés par des chaînes de fer et qui semblaient vouloir se déchirer les uns les autres. En passant auprès d’eux, Louizik eut grand’peur.

On arriva ensuite au bord d’une vaste citerne pleine d’eau. Louizik vit son beau-frère arracher un cheveu de sa tête, le poser sur l’eau, puis s’en servir comme d’un pont pour franchir la citerne. Il fit de même et passa sans encombre.

Survint une mer de feu dont les vagues étaient faites de grandes flammes qui ondulaient au vent. Le beau-frère s’y engagea. Louizik le suivit.

De l’autre côté de cette mer se dressait un château magnifique, le plus merveilleux qu’il fût possible de voir. Le beau-frère gravit le perron qui menait à la porte, et pénétra dans le château en se glissant par le trou de la serrure. Louizik essaya de l’imiter, mais il en fut cette fois pour sa peine. Il dut s’asseoir sur le seuil, et attendre. Il ne trouva du reste pas le temps bien long, tant ses oreilles étaient charmées par une musique délicieuse dont les sons lui arrivaient de l’intérieur, tant sa vue était ravie par les oiseaux au plumage changeant qui voltigeaient à l’entour des tourelles.

— Tu as dû t’ennuyer en m’attendant ? lui dit son beau-frère, quand il revint.