Page:Le Braz - Le gardien du feu, 1909.djvu/103

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chaque côté de la porte s’apprêtaient à fleurir. J’avais entrepris de refaire la toilette de notre maison, afin qu’Adèle la trouvât toute neuve, toute reluisante à son retour. De l’aube à la nuit pleine, je peignais, je vernissais, je frottais. Déjà la blancheur des boiseries, rehaussée de filets verts, avait eu le temps de sécher. Ce qui me ravissait surtout, c’était d’avoir pu rendre à nos meubles leur premier éclat, cette fraîcheur, cette pureté si engageantes des choses qui n’ont pas servi. Il ne me restait plus qu’à fourbir le plancher, et c’est à quoi je m’étais attelé, ce vendredi-là, dès le matin.

Comme autrefois, quand j’étais de corvée pour le lavage du pont, sur le Jemmapes ou le Melpomène, je m’étais mis à nu, ne gardant pour tout vêtement qu’un caleçon de toile bise, noué aux reins d’une ficelle. Ces grandes lessives en tenue de nègres, comme nous disions, étaient parmi nos