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Page:Le Braz - Le gardien du feu, 1909.djvu/162

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patron Lozac’h dont ce n’est pas le défaut d’être bavard et qui ne laisse tomber une phrase que lorsqu’elle se détache d’elle-même comme un fruit mûr.

Puis, après avoir fait changer de côté à sa chique :

— Car c’est un vrai merle, n’est-ce pas ? monsieur Dénès, le merle des merles… Toujours le mot drôle !… De la gaieté à revendre, que c’en est une bénédiction !… Il en faudrait quelques-uns comme cela, dans la vallée de Josaphat, au jour du dernier jugement. Ça dériderait le bon Dieu.

Le mousse et le matelot firent chorus :

— Pour sûr qu’il est gai !… Et si bon enfant !… s’arrêtant à causer avec un chacun, prêt à donner un coup de main aussi lestement qu’un coup de langue.

— Oui, repartis-je, sans même songer à ce que ces éloges contenaient, en somme, de critique à mon adresse, ils sont ainsi, ces Trégorrois. Chez nous, en Léon, un adage prétend qu’ils ont les cloches de Ker-Is dans