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Page:Le Braz - Le gardien du feu, 1909.djvu/184

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Les miens devaient être hors de leurs orbites. Je sentais que si je laissais faire mes doigts crispés, ils se resserreraient d’eux-mêmes sur le cou de la mégère. Elle flaira le danger et recula jusqu’à la croix.

— Holà ! Goulven Dénès, ricana-t-elle, n’essayez pas de vous en prendre à moi, s’il vous plaît !… J’ai des poings, moi aussi, et qui pourraient bien valoir les vôtres.

Elle venait de se baisser pour cueillir au tas de pierres deux morceaux de quartz aux arêtes coupantes, tels que des silex préhistoriques, et se tenait campée dans une attitude de défi qui faisait saillir ses hanches robustes de « femme-homme », d’Ilienne de Sein formée, dès l’enfance, aux plus dures besognes viriles. Mais déjà ma fureur s’était changée en dégoût. Je me contentai de cracher à terre en disant :

— Je sais de quoi vous êtes capable, et qu’il ne vous en coûte pas plus de salir les