Page:Le Braz - Le gardien du feu, 1909.djvu/20

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embaumaient. Les sentiments les plus contradictoires s’agitaient en moi : c’était un mélange singulier d’incertitude et d’audace. En passant au pied de la cathédrale, je vis que l’intérieur en était illuminé. Je franchis le seuil du porche et m’agenouillai derrière une confrérie laïque de vieilles femmes qui récitaient le rosaire dans la chapelle de la Vierge. L’encens des vêpres se respirait encore sous les voûtes et l’odeur des cires pascales emplissait la nef. Je priai de toute ma ferveur de Léonard. Quand je sortis, ma fièvre était tombée, ma résolution ne tremblait plus, et ce fut d’une main délibérée que je soulevai le loquet des Trois-Rois.

Je me trouvai dans une salle basse, aux boiseries peintes de vert et de blanc, comme une cabine de navire. De-ci, de-là, étaient accrochées des vues de mer ou de paysages lointains, une « Éruption du Vésuve », un « Combat de Trafalgar », et, à la place d’honneur, au-dessus de la cheminée, un