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Page:Le Braz - Le gardien du feu, 1909.djvu/262

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qu’un pur prétexte… Revoir, avec mon âme ravagée, mon âme méchante d’aujourd’hui, le grave et religieux pays de mes innocences d’autrefois ? M’entendre appeler du haut de tous les clochers, des marches de tous les calvaires, par le spectre éploré de mes croyances mortes ? Croiser au détour de chaque chemin d’anciennes petites amies de catéchisme, devenues dans l’intervalle épouses chastes et mères fécondes ? Et surtout, oh ! surtout, apporter sous le vénérable toit familial des pensées de haine, m’asseoir à ce foyer si calme et si probe, l’esprit uniquement hanté par des images de vengeance, de massacre et de sang ? Allons donc ! Est-ce que cela était parmi les choses admissibles ! Est-ce que tout mon être n’aurait pas regimbé là contre ! Est-ce que j’y aurais pu songer seulement !

Ce fut pourtant ce qui advint, du moins en partie. Vous y fûtes pour beaucoup, mon ingénieur. Je fis, en effet, réflexion