Aller au contenu

Page:Le Braz - Le gardien du feu, 1909.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

je serais déjà sur la route qui mène au Raz. Je me languis de toi. Mais, c’est ma mère… On a tué le veau gras, comme pour l’Enfant prodigue, et elle prétend que je ne parte point jusqu’à ce que tout soit mangé. Quand je lui objecte que tu es là-bas, toute seule, elle me clôt la bouche, en répliquant :

« — Ta femme ?… Elle est meilleure que tu ne dis ; ce n’est pas elle, sûrement, qui se fâchera, si tu donnes à ta mère une douzaine de jours en six ans !

« Et je suis contraint d’avouer qu’elle a raison, en ce qui te concerne. N’as-tu pas été la première à me recommander de prendre des vacances, et de les prendre bonnes ?

« Je vous obéis à toutes deux, et je reste. Ne compte pas sur moi avant mercredi en huit. Il se peut même — car il faut tout prévoir — qu’à cause de la difficulté des communications je n’aie pas le temps de te joindre et que je sois obligé de m’embarquer sur le Ravitailleur à Audierne, au port d’attache.