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Page:Le Braz - Le gardien du feu, 1909.djvu/325

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la surface des eaux en un frisson d’écailles d’argent. Dans l’est, la barque des Guichaoua était encore à portée. L’homme de barre avisa mon ombre qui formait écran sur la flamme. À tout hasard il cria :

— Ohé, Louarn !… Adieu vat !

Je lui rétorquai :

— Ohé, la Notre-Dame de Bon-Voyage ! Adieu vat !

Depuis, mon ingénieur, je n’ai plus échangé une parole avec âme qui vive, sauf dans la circonstance relatée ci-dessus, le jour où le Baliseur faillit me rendre visite…

D’en bas, cependant, des appels d’une autre sorte commençaient à monter. Ceux-là, je ne leur répondis qu’en lançant à la mer la clef de la chambre d’où ils partaient… Un « plouf » à peine perceptible, quelques cercles d’onde… Ce fut fini.

Il était exactement, au chronomètre, neuf heures douze minutes et trente secondes, mon ingénieur.