Page:Le Brun des Marettes - Voyages Liturgiques (1718).djvu/20

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d’Occident, & dans la Lettre que les deux Égliſes de Vienne & de Lyon écrivirent au ſujet de leurs premiers Martyrs aux Égliſes d’Aſie & de Phrygie, rapportée par Euſèbe au Livre 5. de son Histoire Eccléſiastique chap. 1.

Les Romains s’y plurent beaucoup, comme il paroît par ce qui y reste encore de leurs ouvrages. Tant de beaux restes de Fortereſſes, d’Amphithéâtres, d’Aqueducs, de Bains, de Grottes, de Pyramides & d’anciennes inſcriptions, ſont des marques de sa première grandeur. Elle est aujourd’hui preſque enſevelie dans ſes ruines. Et cependant il n’y a point de Ville en France qui ait encore tant de monumens antiques.

À la porte de la Ville qui eſt du côté de Lyon, il y a une tour nommée la Tour de Pilate, parce que Pilate (ſi l’on croit la Tradition du peuple) y a fini ses jours. Cela n’eſt pas certain. Il est vrai qu’Adon Archevêque de Vienne, dit dans ſa Chronique, que Pilate fut relégué à Vienne & qu’il y finit ſes jours, s’étant ôté à lui-même la vie par déſeſpoir. Nous ſouhaiterions avoir sur ce fait un garant plus ancien qu’un Auteur du ix. siècle.

Église de S. Sévère.

En avançant on trouve ſur la gauche l’Église de S. Sévère, où l’on voit des tombeaux ou cercueils de pierre & des épitaphes qui paroiſſent d’une très-haute antiquité.

S. Sévère ancien Prêtre de Vienne, qui a fait conſtruire cette Égliſe, y eſt enterré ſelon ſon épitaphe, [ qui n’eſt pas néanmoins de ſon temps, ] laquelle se lit sur le pavé devant le grand Autel, avec deux autres qui en font aſſez proches.

Il y a là beaucoup d’épitaphes de Payens, qui ſe faiſoient enterrer d’ordinaire ſur le bord des grands chemins.