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Page:Le Bulletin communiste, janvier à juin 1922.djvu/302

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Si le parti, dans son activité au sein des syndicats doit témoigner d’une grande attention et d’une grande patience envers les masses sans parti et envers leurs représentants sincères et consciencieux : si le parti doit se rapprocher par le travail commun, des meilleurs éléments du syndicalisme et notamment des anarchistes-révolutionnaires qui luttent et apprennent, il ne peut au contraire souffrir plus longtemps dans son milieu les prétendus communistes, qui ne se servent de la qualité de membres du parti que pour développer avec autant plus de sûreté dans les syndicats une influence contraire au parti.

39o Le parti doit soumettre à une critique continue et systématique par les moyens de sa presse et de ses militants syndiqués, l’insuffisance du syndicalisme révolutionnaire pour la solution des problèmes fondamentaux du prolétariat. Le parti doit critiquer infatigablement et opiniâtrement les faiblesses de la théorie et de la pratique du syndicalisme tout en démontrant à ses meilleurs éléments que la seule voie juste pour l’orientation révolutionnaire des syndicats et de l’ensemble du mouvement ouvrier, c’est l’adhésion des syndicalistes révolutionnaires au Parti Communiste, leur participation aux discussions et aux décisions de toutes les questions fondamentales du mouvement, leur participation à l’étude de nouveaux problèmes ainsi qu’à l’épuration du Parti Communiste et au renforcement de sa liaison avec les masses ouvrières.

40o Il est enfin tout à fait nécessaire de faire dans le Parti Communiste français un recensement des membres en précisant leur condition sociale : ouvrier, employé, paysan, intellectuel, etc., leur relation avec le mouvement syndical (s’ils sont membres d’un syndicat, s’ils assistent aux réunions des communistes, des syndicalistes révolutionnaires, s’ils y font admettre les décisions du parti relatives aux syndicats, etc.) et leur relation avec la presse du parti (quelles publications du parti lisent-ils ? etc.) Ce recensement devrait être fait de telle façon qu’il soit possible d’en avoir les résultats pour le 4e Congrès de l’Internationale Communiste.

Léon trotsky.


Le troisième Congrès du Parti Communiste Anglais


Le 18 et le 19 mars a eu lieu, à Londres, le troisième Congrès du Parti communiste anglais.

Le Congrès fut ouvert par la lecture d’un télégramme envoyé par Zinovieff au nom du Comité exécutif de l’internationale communiste, dont voici le texte :

Salut du C. E. de l’I. C.

Le Comité Exécutif de l’I. C. envoie ses salutations fraternelles les plus chaleureuses au Congrès du Parti Communiste de Grande-Bretagne. Nous avons suivi avec fierté l’excellent travail accompli par le Parti Communiste en Angleterre dans la question du chômages et au sein des syndicats. Devant la conspiration actuelle de la bourgeoisie pour écraser les syndicats et réduire les ouvriers au niveau des coolies il ne peut y avoir qu’une réponse : la large messe des ouvriers syndiqués doit se rassembler en un front unique contre l’ennemi commun, Nous sommes sûrs que le Parti Communiste de Grande-Bretagne fera tout ce qu’il pourra pour parfaire cette unité, et hâtera ainsi la victoire finale de la classe ouvrière.

Vive le Parti Communiste de Grande-Bretagne ! Vive l’internationale Communiste !

Discours de Mac Manus

Ensuite, notre camarade Mac Manus prit la parole. Voici un résumé de son discours

Le problème prédominant de la politique capitaliste, en ce moment, est de trouver des terrains d’exploitation pour les différents intérêts du capitalisme. C’est particulièrement en Angleterre que ce fait se manifeste. Les capitalistes n’y ont qu’un souci : c’est de trouver des débouchés pour leurs produits et de remettre en marche les rouages de l’industrie. Mais que voyons-nous se produire ? Si Loyd George découvre ou croit découvrir, des solutions aux problèmes de l’Irlande, de l’Égypte, des Indes, il n’en trouve aucune aux questions que pose le capitalisme.

D’autre part, nous nous trouvons en face d’une organisation du capitalisme international en vue de mener l’assaut contre la classe ouvrière mondiale. Cette offensive capitaliste se manifeste à différents degrés dans tous les pays.

Ceux qui critiquent la IIIe internationale, reprochent à ses chefs de ne pas se rendre compte exactement de sa situation politique. Ils justifient leurs critiques en disant que les chefs de l’Internationale communiste n’ont pas su prévoir les événements, et en donnent comme preuve l’erreur qu’ils commirent en tablant sur la révolution moniale générale.

« Voyez la situation comme elle se présente en réalité, disent-ils. La révolution mondiale ne s’est pas faite ; les communistes sont des enfants en politique, »

Mais le sont-ils vraiment ?

Il suffit, pour se convaincre du contraire, de voir la tournure que prennent les événements dans le monde. Partout on voit le capitalisme dans l’impossibilité de retrouver son assiette. Sa situation devient de plus en plus embarrassante.

La Russie à Gênes

Et, pour se sauver, que fait le capitalisme en ce moment ? La Russie est la seule partie de la terre qui offre au capitalisme des occasions de se relever et de sortir de l’impasse où il se trouva en ce moment. La preuve de ce que j’avance, je la vois dans la Conférence de Gênes. Gênes s’impose par l’échec de Versailles et de Cannes, qui n’ont pas atteint leur but, pour avoir négligé de prendre en considération le seul débouché possible : la Russie.

Les Russes sont donc, pour la première fois depuis la révolution, représentés à une conférence officielle.

Jusqu’où la Russie fera-t-elle des concessions à Gênes ? Les appels de Trotski à l’armée rouge et de Lénine aux ouvriers métallurgistes nous renseignent à ce sujet et nous montrent qu’ils ne feront pas, à Gênes, de diplomatie secrète,

Voici se qu’ils diront :