pardon, ma belle dame ; hélas ! ne
pouvant jouir de la réalité, ma folle
imagination… j’étais tout tremblant.
— Rassurez-vous, mon ami ; puis me
prenant la main, qu’elle pressa doucement,
suivez-moi, ajouta-t-elle en
souriant agréablement. — Mais si la
R… savait que… — Ne craignez
rien, j’ai du crédit auprès d’elle, j’arrangerai
tout cela. Je la suivis, nous
traversâmes plusieurs appartemens ;
enfin parvenu dans un cabinet faiblement
éclairé, elle me fit asseoir
près d’elle sur un riche sopha, elle
me tenait une main, et se penchant
amoureusement sur moi, sa bouche
fraîche comme la rose, semblait appeler
le baiser ; j’en hazardai un qui me fut
rendu d’une manière bien vive ! j’étais
tout feu, je ne me possédais plus, ma
main se glissa, malgré une légère ré-
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