Page:Le Centaure, I, 1896.djvu/9

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Moi le Thessalien, Centaure, homme et cheval,
j’ai bu le vin jailli de l’outre qu’on débouche;
La Nymphe à mon étreinte a crié, bouche à bouche,
Et mon galop sonna sur les pierres du val.


Le glaive du héros, au Combat Nuptial,
Marqua mon poitrail fauve et ma croupe farouche,
Et l’Épouse aux yeux clairs dont j’ai tenté la couche
Frôla sa toison nue à mon poil d’animal.


La Ménade en riant a bondi sur mon dos;
L’orgie en fleurs a peint de rouge mes sabots;
Le Satyre me rit; et le Faune m’honore,


Mais l’Amour maintenant me mène par la main,
Et tous deux, à pas lents, nous cherchons, à l’aurore,
La pâle centaurée et la pomme de pin.