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TAHITI.

Elle est la plus importante à l’est de la Polynésie.

Que l’on nous pardonne si, rompant avec la tradition généralement reçue, nous enlevons à Fernandez de Quiros l’honneur de la découverte de l’île Tahiti en 1606. Nous ne prétendons pas nous montrer plus Espagnol que les Espagnols eux-mêmes, qui rapportent cet honneur, sur les preuves fournies par Beltran-y-Rospide, au capitaine anglais Wallis, qui donna à cette île le nom d’île du roi George III.

On a certainement confondu sous la rubrique Sagittaria, du catalogue de Quiros, une des îles Tuamotus, l’île Terareka probablement, avec Tahiti que plus tard (1765) semblé avoir aperçue le commandant Byron, venant de découvrir les îles du Désappointement.

Deux ans plus tard, le capitaine Wallis, à bord du Dolphin (Dauphin), fut étonné d’y trouver des porcs et des chiens, ce qui paraîtrait indiquer une découverte plus ancienne. Il ne faut cependant pas s’y tromper, ces animaux provenaient, sans doute, des couples déposés par Quiros aux Tuamotus plus d’un siècle auparavant.

Wallis est si bien le premier des Européens vu par les indigènes de cette île, qu’ils prenaient son vaisseau pour une île flottante et la mâture pour des arbres.

Le Dolphin ayant touché sur un récif, le Dolphin’s rock vint mouiller dans la baie de Matavaï.

Malgré l’apparence pacifique des indigènes, soit par suite de ces actes de brutalité gratuite, assez fréquents dans les annales de la marine anglaise, soit pour toute autre cause, l’arrivée de Wallis fut signalée par un affreux carnage.