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noire ; la couleur bleue fut, sans doute, dans le principe, attribuée au 40 centimes.

Ce timbre de 40 centimes, d’ailleurs, ne fut prêt que vers la fin de l’année 1849, on y suppléa en collant deux timbres à 20 centimes sur les lettres de 7 à 15 grammes.

Voici encore une circulaire qu’il nous a semblé intéressant de reproduire :

Toute lettre pour l’intérieur pourra être présentée au bureau pour être affranchie au moyen de timbres-postes (sic). Le directeur, après avoir appliqué le timbre sur la suscription de la lettre, remettra cette lettre à l’envoyeur, en l’invitant à la jeter lui-même à la boîte. Cette mesure a pour but de répandre l’usage de l’affranchissement par les envoyeurs eux-mêmes, en leur faisant remarquer qu’il n’y a aucune différence entre ce mode d’affranchissement et celui du bureau.

Les timbres seront placés à l’angle droit supérieur de la suscription des lettres.

Les timbres-postes destinés à opérer l’affranchissement des lettres doivent être annulés aussitôt qu’ils sont entrés dans le service des postes. En conséquence, et afin d’en rendre un nouvel usage impossible, les directeurs et distributeurs appliqueront sur les timbres-postes apposés sur les lettres le timbre à date de leur bureau fortement imprégné d’encre. Cette application devra toujours être faite au bureau d’expédition.

L’apposition du timbre à date sur le timbre-poste, ayant uniquement pour but d’annuler la valeur de ce timbre, les directeurs des bureaux expéditeurs devront appliquer une seconde fois le timbre à date sur l’adresse même, afin de constater l’origine et le jour de départ de la lettre.

Les recommandations les plus pressantes doivent être faites, tant aux particuliers qu’aux agents des postes qui affranchiront les lettres au moyen des timbres, de coller ces timbres avec le plus grand soin, afin qu’ils ne puissent pas se détacher, soit dans la boîte, soit dans la dépêche.

Le bureau central établi à Paris pour la vente des timbres-postes correspondra avec tous les directeurs des postes de Paris et des départements. Il fera à chaque directeur des postes un premier envoi, qui leur parviendra en même temps que la présente circulaire ; cet envoi ne comprendra provisoirement qu’une seule catégorie de timbres (à 20 centimes). Les deux autres catégories seront adressées sous peu de jours à tous les bureaux.

Le 1er janvier 1849 parurent seulement deux timbres poste à l’effigie de la Liberté, imprimés en couleur sur papier jaunâtre.

20 centimes noir
1 franc rouge

Le 20 c. est toujours noir très foncé, mais le papier a une teinte jaunâtre plus ou moins accentuée, indépendamment de l’action du temps ; à certains exemplaires le papier semble tout à fait blanc.

Une des planches en cuivre servant à l’impression de cette valeur contient un cliché à l’envers, c’est-à-dire la tête en bas par rapport aux autres, ce que les collectionneurs ont appelé tête bêche, puisqu’il faut avoir deux exemplaires se tenant pour constater cette anomalie.

Le 1 franc a présenté de nombreuses variétés de couleurs et de nuances ; voici, croyons-nous, leur ordre d’émission, que nous avons essayé d’établir d’après les oblitérations et les timbres à date :

1 franc rouge vermillon

1 franc rouge terne

1 franc rouge mêlé de carmin

1 franc carmin brun

1 franc carmin vif, presque rose

Entre ces diverses teintes, il existe encore des nuances intermédiaires très appréciables.

Le changement du vermillon au carmin ne fut pas le fait du hasard ; la circulaire suivante en donne l’explication, elle contient en marge deux cadres renfermant chacun comme échantillon la moitié d’un timbre réel coupé d’angle à angle :

administration générale
DES POSTES

Paris, le 1er décembre 1849.

Renvoi à l’Administration des timbres-postes à 1 franc imprimés en rouge