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LE CORAN.

plus acquérir, où il n’y aura plus d’amitié, plus d’intercession. Les infidèles sont voués à l’iniquité.

256Dieu est le seul Dieu, le Dieu vivant et éternel. Le sommeil n’approche point de lui. Il possède ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de lui, sans sa volonté ? Il sait ce qui était avant le monde, et ce qui sera après. Les hommes ne connaissent de sa majesté suprême, que ce qu’il veut bien leur en apprendre. Son trône sublime embrasse les cieux et la terre. Il les conserve sans effort. Il est le Dieu grand, le Dieu Très-Haut.

257Ne faites point de violence aux hommes à cause de leur foi. La voie du salut est assez distincte du chemin de l’erreur. Celui qui abjurera le culte des idoles, pour embrasser la religion sainte, aura saisi une colonne inébranlable. Le seigneur sait et entend tout.

258Dieu est le patron des croyans. Il les conduira des ténèbres à la lumière.

259Le diable est le patron des incrédules. Il les conduit de la lumière dans les ténèbres, et ils seront précipités dans un feu éternel.

260Vous souvient-il de ce roi qui disputa avec Abraham, du Dieu qui avait donné la royauté ? Mon Dieu, dit Abraham, est celui qui donne la vie et la mort. C’est moi, répondit l’impie, qui donne la vie et la mort. Hé bien, ajouta Abraham, Dieu fait lever le soleil à l’orient, fais qu’il se lève à l’occident. L’infidèle resta confondu, parce que le Tout-Puissant n’éclaire point les pervers.

261Vous souvient-il du voyageur[1] qui, passant près


  1. Les interprètes du Coran disent que ce voyageur est Ozaïr. Monté sur un âne, tenant en main un panier de figues et un vase rempli de vin, il passait près des ruines de Jérusalem détruite par les Chaldéens. Ayant formé ce doute injurieux à la puissance divine, il fut puni de mort. Dieu le ressuscita cent ans après, et lui montra sa nourriture et sa boisson préservées des injures du temps. Ensuite il lui fit remarquer les os de son âne qui blanchissaient la terre. A la voix du Tout-Puissant, ils se couvrirent de chair, se réunirent, et l’animal, rendu à la vie, se mit à braire. Maracci.