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LE CORAN.


89Dieu a entendu leur voix ; il leur donnera pour habitation éternelle les jardins de délices qu’arrosent des fleuves. Telle sera la récompense des bienfaisans ; mais les infidèles, et ceux qui accuseront notre doctrine de mensonge, seront précipités dans l’enfer.

90O croyans ! ne défendez point l’usage des biens que Dieu vous a permis. Ne transgressez point ses commandemens : il hait les prévaricateurs.

91Nourrissez-vous des alimens licites que vous tenez de la libéralité divine. Craignez Dieu, si vous avez la foi.

92Il ne vous punira pas pour un serment inconsidéré ; mais si vous contractez un engagement réfléchi, son infraction vous coûtera la nourriture de dix pauvres, leur vêtement, ou la rançon d’un captif. Celui qui sera hors d’état d’accomplir cette peine jeûnera trois jours. Telle est la loi portée contre ceux qui manqueront à leurs sermens. Gardez vos pactes : c’est ainsi que Dieu vous manifeste ses préceptes, afin que vous lui en rendiez grâces.

93O croyans ! le vin[1], les jeux de hasard, les statues, et le sort des flèches, sont une abomina-


  1. Gelaleddin pense que le prophète défend seulement l’excès du vin ; qu’il est permis d’en boire, pourvu qu’on ne s’enivre pas. Jahia et les autres commentateurs du Coran croient que la défense est absolue. Dieu détournera pendant quarante jours ses regards du mahométan qui aura bu du vin ; et s’il s’est enivré, le Seigneur ne recevra son repentir qu’après quarante jours. Si le coupable meurt pendant cet espace de temps, il sera traité comme les idolâtres, et abreuvé de poison. Mohammed, fils d’Abuhamid. La défense du vin est mieux observée en Égypte que dans les autres parties de l’empire ottoman. Partout ailleurs, les Turcs violent le précepte sans scrupule et sans crainte.
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Ire. part.