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LE CORAN.

m’as créé de feu, et tu l’as formé d’un vil limon.

12Fuis loin de ces lieux, ajouta le Seigneur ; le paradis n’est point le séjour des superbes. Fuis : l’abjection sera ton partage.

13Diffère tes vengeances, repartit l’esprit rebelle, jusqu’au jour de la résurrection.

14Le Tout-Puissant lui accorda sa demande.

15Puisque tu m’as tenté, continua Satan, je m’efforcerai d’écarter les hommes de tes voies.

16Je multiplierai mes attaques. Je sèmerai des pièges devant et derrière eux, à leur droite, à leur gauche. Bien peu te rendront des actions de grâces.

17L’Éternel prononça ces mots : Sors du Paradis, couvert d’opprobre et sans espoir de pardon. Ceux qui te suivront, seront tes compagnons dans l’enfer.

18O Adam ! Habite le Paradis avec ton épouse. Mangez à discrétion de tous les fruits qui y croissent ; mais ne vous approchez point de cet arbre, de peur que vous ne deveniez coupables.

19Le diable voulant leur ouvrir les yeux sur leur nudité, leur dit : Dieu vous a défendu de goûter du fruit de cet arbre de peur que vous ne deveniez deux anges, et que vous ne soyez immortels.

20Il leur assura, avec serment, que c’était la vérité, et qu’il était un conseiller fidèle.

21Trompés par cette ruse, ils mangèrent du fruit défendu. Aussitôt ils virent leur nudité[1]. Ils se couvrirent avec des feuilles. Ne vous avais-je pas interdit


  1. Adam égalait en hauteur les palmiers élevés. Une longue chevelure flottait sur ses épaules. Après sa désobéissance, il aperçut sa nudité, et s’enfuit pour se cacher. Un arbre l’arrêta par les cheveux. Laissez-moi aller, lui cria Adam. Va, répondit l’arbre. Dieu l’appela et lui dit : O Adam ! fuis-tu ma présence ? Seigneur, répondit le coupable, je rougissais de paraître devant toi. Jahia rapporte ces paroles, qu’il dit avoir recueillies de la bouche du prophète.