Page:Le Coran (Traduction de Savary, vol. 1), 1821.pdf/403

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
221
LE CORAN.

au milieu de nous. Si nous n’avions pitié de ta famille, nous t’aurions lapidé. Tu n’aurais pu te dérober à nos coups.

94O mon peuple ! continua Chaïb, ma famille a-t-elle plus de pouvoir sur vos cœurs que Dieu ? L’avez-vous oublié ? Il voit toutes vos actions.

95Agissez au gré de vos désirs, j’agirai de mon côté.

96Bientôt vous verrez sur qui tombera un châtiment ignominieux, et qui de nous est livré au mensonge. Attendons l’événement.

97L’instant marqué arriva. Chaïb et les croyans éprouvèrent les effets de notre miséricorde. Notre vengeance éclata sur les coupables. On les trouva le matin étendus morts dans leurs maisons.

98Ils ne se relevèrent plus. Semblables aux Thémudéens, les Madianites ne s’étaient-ils pas éloignés de Dieu ?

99Moïse, ministre du Très-Haut, avait fait briller à la cour de Pharaon la foi accompagnée de prodiges ; mais les courtisans suivirent la volonté du prince, et sa volonté était injuste.

100Pharaon précédera son peuple au jour de la résurrection. Il le conduira dans les brasiers de l’enfer, séjour du désespoir.

101Il a eu des imitateurs maudits dans ce monde et dans l’autre. Malheur à l’association des méchans !

102Nous te révélons ces exemples tirés de l’histoire des villes. Quelques-unes d’elles subsistent encore ; les autres sont entièrement détruites.

103Nous ne fûmes point injustes envers leurs habitans. Ils se perdirent eux-mêmes. Les dieux qu’ils adoraient, loin de les mettre à l’abri des châtimens célestes, ne servirent qu’à hâter leur ruine.