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ABRÉGÉ

vous devez la cinquième part du butin à Dieu, au prophète, à ses parens, aux orphelins, aux pauvres et aux voyageurs[1]. » Parmi les prisonniers, se trouvèrent Elnadar et Ocba, ses ennemis implacables. Il leur fit trancher la tête. Il retourna à Médine, où il fut reçu en triomphe. La nouvelle de sa victoire se répandit dans toute l’Arabie. Elle passa les mers. Le roi d’Abyssinie[2] en étant instruit, fit venir Jafar et ses compagnons, et leur apprit la défaite des Coreïshites[3].

Les juifs établis à Médine et dans les environs étaient puissans. Mahomet avait fait alliance avec eux. Une de leurs tribus, nommée Caïnoca[4], viola le traité. Le prophète, qui ne désirait rien tant que de les dompter en


  1. Le Coran, chap. 8, p. 173, tom. Ier.
  2. Aussitôt que le roi d’Abyssinie eut appris la défaite des Coreïshites à Beder, il descendit de son trône, se couvrit d’un double manteau, s’assit à terre, et fit venir Jafar et ses compagnons. Qui de vous, leur demanda-t-il, connaît Beder ? Nous connaissons parfaitement cette vallée, répondirent les fugitifs. Et moi aussi, continua le prince. Berger autrefois, j’y gardai les troupeaux le long du rivage de la mer (Elnajashi, chassé de son royaume, s’était réfugié en Arabie sous l’habit de berger) : hé bien, ajouta-t-il le Tout-Puissant a secouru son apôtre à Beder. Il lui a donné la victoire sur ses ennemis. Rendez-lui des actions de grâces. Abu-Seïd, au liv. Elanouar.
  3. Abul-Feda place cet événement la seconde année de l’hégire. Jannab, Elcoda, Elmacin, le rejettent à la troisième.
  4. Un orfévre de la tribu de Caïnoca avait fait subir un traitement indigne à une femme arabe qui vendait du lait au marché. Un musulman lava l’outrage dans le sang de l’infâme. Les juifs le tuèrent. La discorde s’éleva entre les deux partis. Mahomet se rendit à leur quartier, et leur proposa d’embrasser l’islamisme pour obtenir le pardon de leur crime. Ils refusèrent opiniâtrement. On prit les armes contre eux. Tel fut, suivant Jannab, le sujet de cette guerre.