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LE CORAN.

innocens de vos crimes et de votre idolâtrie, dirent-ils au peuple. Nous nous séparerons de vous. Que l’inimitié et la haine règnent entre nous jusqu’à ce que vous ayez cru en un seul Dieu. Abraham ajouta : O mon père ! j’implorerai pour toi l’indulgence du Seigneur ; mais il n’exaucera point mes vœux. Seigneur, nous mettons en toi notre confiance ; nous sommes tes adorateurs ; un jour nous serons rassemblés devant ton tribunal.

5Seigneur, fais que les infidèles ne nous séduisent pas ; pardonne-nous, tu es puissant et sage.

6O vous qui croyez en Dieu et au jour du jugement ! leur piété vous offre un exemple. Que l’impie refuse au Tout-Puissant l’hommage qui lui est dû ; il n’en est ni moins riche ni moins comblé de louanges.

7Peut-être qu’un jour Dieu fera régner la concorde entre vous et vos ennemis. Il est puissant, indulgent et miséricordieux.

8Dieu ne vous défend pas la bienfaisance et l’équité envers ceux qui n’ont point combattu contre vous, et qui ne vous ont point bannis du sein de vos familles. Il aime la justice.

9Mais il vous interdit toute liaison avec ceux qui, les armes à la main, vous ont chassés de vos foyers, et ont voulu abolir votre religion. La même défense vous est prescrite contre ceux qui leur ont prêté du secours. Leur montrer de la bienveillance, c’est être voué à l’iniquité.

10O croyans ! lorsque des femmes fidèles viendront chercher un asile parmi vous[1], éprouvez-les. Si


  1. Lorsque de semblables femmes venaient chercher un asile à Médine, Mahomet les obligeait à jurer que le désir d’embrasser l’islamisme était le seul motif de leur démarche, que la haine contre leurs maris ou l’amour pour quelque musulman n’y avaient aucune part. Gelaleddin.