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LE CORAN.


85Nous lui commandâmes d’exterminer cette nation, ou de l’emmener en captivité.

86Je châtierai les infidèles, répondit Alexandre, et ils retourneront à Dieu qui les livrera à la rigueur des supplices.

87Mais ceux qui croiront et qui feront le bien auront la félicité pour partage. Ils trouveront nos préceptes faciles.

88Il continua de marcher,

89Jusqu’à ce qu’il fut arrivé aux régions où se lève le soleil. Elles étaient habitées par un peuple, auquel nous n’avons point donné de vêtemens pour se mettre à l’abri de la chaleur.

90Cette narration est véritable. Nous connaissons tous ceux qui étaient avec Alexandre.

91Il se remit en chemin,

92Et il arriva entre deux montagnes, au pied desquelles habitait une nation qui avait peine à l’entendre.

93O Alexandre ! Lui dirent-ils, Jagog et Magog dévastent nos contrées. Reçois de nous un tribut à condition que tu élèveras entre nous et nos ennemis une barrière.

94Offrez à Dieu votre tribut, dit le prince ; c’est lui qui a établi ma puissance. Secondez mes efforts ; j’élèverai, pour vous défendre, un rempart impénétrable.

95Apportez-moi du fer, afin que je réunisse les deux montagnes[1]. Soufflez jusqu’à ce qu’il s’enflamme, et jetez dessus de l’airain fondu.


  1. Ces deux montagnes sont dans la Thrace. Alexandre ferma d’un mur le passage qu’elles laissaient entre elles. Gelaleddin. Lorsque Mahomet a voulu écrire sur l’histoire, il n’a débité que des fables ; mais il a toujours eu soin de les adapter à ses vues et à son système de religion. Le charme inimitable de son style, le ton prophétique avec lequel il les a publiées, les font passer aux yeux des Mahométans peu instruits pour des vérités incontestables.