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de la vie de Mahomet.
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(Depuis la chute d’Adam, suivant Abul-Feda. 6223. — Depuis la naissance de J.-C. 638. — Après l’hégire. 8. — De Mahomet. 60.)

Khaled, fils d’Elwalid, Amrou, fils d’Elas, Othman, fils de Talha, ne tardèrent pas à s’y rendre. Le premier était le meilleur général des Arabes. À la journée d’Ahed où il commandait la cavalerie des coreïshites, il avait fait pencher la victoire de son côté. Amrou, fils d’Elas, le même qui dans la suite conquit l’Égypte[1], avait été envoyé deux fois en ambassade vers le roi d’Abyssinie[2], pour redemander les transfuges ; mais le prince, gagné par Jafar, avait rejeté sa demande. Othman, préfet du temple de la Mecque, jouissait d’une grande autorité parmi les idolâtres. Ces trois chefs coreïshites lisant dans l’avenir, prévirent que le vainqueur des Juifs, l’allié des têtes couronnées, le législateur de sa nation, en serait bientôt le conquérant. L’un, guerrier ambitieux, voyant la valeur des Coreïshites enchaînée, désirait de combattre sous un général intelligent, et de montrer ses talens sur un plus grand théâtre. L’autre, après deux ambassades où il avait demandé la tête des compagnons de Mahomet, craignait pour ses jours. Othman, revêtu de la plus belle charge de l’Arabie, voulait prévenir une disgrâce qui ne lui paraissait pas fort éloignée. Tous trois, poussés par des motifs différens, se firent musulmans, et prêtèrent à leur apôtre serment de fidélité. Il leur assura l’oubli du passé ; il flatta leur ambition, et leur accorda ses bonnes grâces.

[3] Mahomet avait envoyé Elharêt, fils d’Omaïr, au souverain de Bosra, pour l’engager à se faire musulman. L’ambassadeur, arrivé à Mouta, s’y reposait dans une

  1. C’est cet Amrou qui, par l’ordre d’Omar, brûla la fameuse bibliothéque d’Alexandrie, perte à jamais irréparable pour les arts et les connaissances humaines.
  2. Jannab.
  3. Abul-Feda, page 100.
Ire. part. 
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