Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 1, 1821.djvu/328

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mière ne nous eût éclairés, nous n’aurions pas trouvé la route qui y conduit. Les promesses des prophètes se sont vérifiées. Une voix fera entendre ces paroles : Voilà le paradis, dont vos œuvres vous ont acquis l’héritage.

Les bienheureux diront aux habitans du feu : Nous avons éprouvé la vérité des promesses du Seigneur ; avez-vous fait la même épreuve ? On leur répondra : Nous l’avons faite. Un héraut prononcera du milieu d’eux ces mots : Malédiction de Dieu sur les impies !

Ils ont écarté leurs semblables de sa loi ; ils se sont efforcés d’en corrompre la pureté. Ils ont nié la vie future.

Une barrière s’élèvera entre les élus et les réprouvés. Sur Elaraf[1] seront des hommes qui connaîtront les uns et les autres à des signes certains. Ils diront aux hôtes du paradis : La paix soit avec vous ! et malgré l’ardeur de leurs désirs ils ne pourront y entrer.

Lorsqu’ils tourneront leurs regards vers les victimes du feu, ils s’écrieront : Seigneur, ne nous précipite pas avec les pervers.

  1. Elaraf est le nom d’un mur élevé entre le paradis et l’enfer. C’est la barrière qui sépare les damnés des bienheureux. Ce mot vient du verbe araf, connaître. Le mur est ainsi nommé, parce que ceux qui y seront relégués connaîtront les élus et les réprouvés ; les premiers, à l’éclat dont brilleront leurs fronts ; les autres, aux ténèbres répandues sur leurs visages. Maracci.
      Elaraf sera l’asile des croyans qui auront combattu sous l’étendard de la foi contre la volonté de leurs parens, et qui auront péri les armes à la main. Ils ne seront pas précipités dans l’enfer, parce qu’ils sont martyrs. Ils n’entreront pas dans le paradis, parce qu’ils ont désobéi. Gelaleddin.