Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 1, 1821.djvu/395

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Noé, notre ministre, dit à son peuple : Je suis chargé de vous prêcher la parole divine.

N’adorez qu’un Dieu ; je tremble que vous ne subissiez les châtimens du jour de douleur.

Les premiers du peuple voués à l’incrédulité répondirent : Tu n’es qu’un homme comme nous ; la plus vile populace t’a suivi sans réflexion. Vous ne possédez aucun mérite qui vous rende supérieurs à nous. Nous vous croyons des imposteurs.

O mon peuple, reprit Noé, pensez-vous que si je n’étais dirigé par la lumière de Dieu, et favorisé de sa grâce (hélas ! elle est éteinte pour vous), je vous solliciterais à l’implorer, tandis que vous l’avez en horreur ?

Je ne vous demande point le prix de mon zèle ; toute ma récompense est en Dieu ; mais je ne dois pas éloigner de moi les croyans. Ils comparaîtront devant lui, et je vous vois ensevelis dans l’ignorance.

O mon peuple, si je les rejetais, qui me protégerait auprès du Seigneur ? N’ouvrirez-vous point les yeux ?

Je ne vous dis point : Les trésors du ciel sont à ma disposition, je lis dans l’avenir, je suis un ange, ceux que dédaigne l’orgueil de vos regards ne jouiront point des biens célestes ; de tels discours seraient un crime. L’Éternel lit au fond des cœurs.

Ils répondirent au prophète : Depuis long-temps tu disputes avec nous. Fais que tes menaces s’accomplissent, si tu es véridique.

Certainement, dit Noé, Dieu les accomplira si c’est sa volonté ; et vous ne pourrez en adoucir la rigueur.

Mes avis salutaires vous seront inutiles, si Dieu