Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 1, 1821.djvu/397

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Le vaisseau les portait sur les flots[1], qui s’élevaient comme des montagnes. Noé appela son fils qui était demeuré sur la terre. O mon fils, lui dit-il, entre avec nous, ne reste pas avec les infidèles.

Je me retirerai sur la montagne, répond-il ; elle me mettra à l’abri des eaux. Personne n’évitera la punition de Dieu, repartit Noé, excepté ceux pour lesquels il a fait éclater sa miséricorde. Les eaux s’élevèrent, et tous les hommes furent engloutis.

Il fut dit : O terre ! absorbe tes eaux ; cieux, fermez-vous. L’eau diminua. L’arrêt du ciel fut accompli. L’arche s’arrêta sur le mont Joudi[2] ; et il fut dit : Loin d’ici les impies !

Noé adressa à Dieu cette prière : Seigneur, mon fils est de ma famille ; tes promesses sont véritables ; tu es le plus équitable des juges.

Il n’est point de ta famille, répondit le Seigneur ; ta demande est injuste ; ne me prie point, quand tu

  1. L’arche avait, suivant Elhaçan, douze cents coudées de long et six cents de large. C’est l’interprétation fidèle de ces mots : Cal elhacen ou can toul elsafinat elf draa, ou maëtan draa, ou ardeha set maïat draa. Marracci a traduit ainsi ces mots : L’arche avait douze cents coudées de haut et six cents de large. Il a donné au mot toul qui signifie longueur, la signification de largeur, ensuite il s’est récrié sur l’imbécillité des auteurs arabes, et sur le ridicule des proportions d’un navire qui aurait douze cents coudées de haut et six cents de large. Ignorait-il que le ridicule qu’il répand si volontiers devait retomber sur lui-même ? Marracci. Réfutations sur le chapitre XI du Coran.
  2. Le mont Joudi est dans la Mésopotamie. Les auteurs arabes prétendent que l’arche s’y arrêta. Ce sentiment est détruit par l’autorité du Pentateuque, qui la fait s’arrêter sur le mont Ararat, dans l’Arménie.