Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 1, 1821.djvu/401

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lesse, mon mari est vieux, et j’enfanterais ! cela n’est-il pas merveilleux ?

Vous défiez-vous de la puissance du Seigneur, répondirent les anges ? Famille d’Abraham, sa miséricorde et sa bénédiction sont avec toi. La louange et la gloire appartiennent au Tout-Puissant.

Cette prédiction heureuse ayant dissipé la frayeur d’Abraham, il disputa avec nous en faveur du peuple de Loth, parce qu’il était doux, humain et pieux.

Cesse de nous prier, lui dirent les Anges, l’ordre de Dieu est donné, et la peine portée est inévitable.

Nos ministres arrivèrent chez Loth. Il s’affligea pour eux, et ne pouvant les protéger, il s’écria : O jour plein d’amertume !

Un peuple depuis long-temps accoutumé au crime, vint en foule se présenter à lui : Voilà mes filles, leur dit Loth ; vous serez moins coupables en abusant d’elles. Ne me déshonorez pas dans la personne de mes hôtes. Toute pudeur serait-elle éteinte parmi vous ?

Tu sais, répondirent les habitans de Sodôme, que nous n’avons aucun droit à tes filles, et tu n’ignores pas ce que nous demandons.

Ciel ! reprit Loth, ne pourrai-je réprimer vos désirs infâmes, ni trouver d’asile contre vous ?

Nous sommes les ministres du Très-Haut, dirent les anges à Loth. Ces scélérats ne t’insulteront point. Sors cette nuit de la ville. Que personne de vous ne se détourne pour regarder. Ta femme seule enfreindra cette défense. Elle subira le sort des coupables. L’arrêt du ciel s’exécutera au lever du jour. L’instant de leur ruine est proche.

L’heure arriva. Nous renversâmes Sodôme, et nous