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abrégé

environs de la Mecque subjuguées ; les Nadhirites chassés de leur territoire ; et le vainqueur infatigable prêt à donner des fers à tous les Arabes, à ces peuples généreux qui seuls parmi les nations de la terre ne connaissaient point encore la servitude. Ils montraient aux Coreïshites l’islamisme triomphant, leurs dieux renversés et leur autorité ensevelie sous les débris de leurs autels, s’ils ne se hâtaient d’unir leurs armes à celles des confédérés, pour écraser l’ennemi de la patrie, de la liberté et de la religion. La vérité de ces tableaux frappa les esprits. Les Coreïshites promirent de joindre leurs troupes à celles des Juifs. Les peuples des provinces de Najd et de Tehama, qui, outre la cause commune, avaient à venger des outrages récens, rassemblèrent leurs guerriers. Tous se préparèrent à marcher vers Médine.

(Depuis la chute d’Adam, suivant Abul-Feda. 6220. — Depuis la naissance de J.-C. 635. — Après l’hégire. 5. — De Mahomet. 57.)

Mahomet, instruit par ses émissaires des préparatifs immenses que l’on faisait contre lui, ne s’endormait pas. L’impossibilité de tenir la campagne devant des forces si supérieures lui fit prendre le parti de se renfermer dans les murs de Médine. Salman[1] le Persan, en qui il avait beaucoup de confiance, lui conseilla de creuser un fossé autour des remparts, afin d’arrêter le premier feu des ennemis. Le conseil fut approuvé, et dans un instant toute la ville se mit à l’ouvrage. On n’entendait de toutes parts

  1. Ce Salman était fils du gouverneur d’une ville de Perse. Après avoir beaucoup voyagé, il se rendit en Arabie. Séduit par l’éloquence de Mahomet, il embrassa l’islamisme. Il l’aida de ses conseils, et servit à la gloire de ses armes. Ebn Ishac. Le docteur Prideaux le confond avec Abdallah, fils de Salam, juif fameux, à qui selon lui, Mahomet dut en partie ses succès. La prévention avec laquelle ce savant écrit, le fait souvent tomber dans de semblables méprises.