Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 2, 1821.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pies ? Les plus vils du peuple sont tes seuls sectateurs.

J’ignore, reprit Noé, ce qu’ils sont.

Il n’appartient qu’à Dieu de sonder les cœurs. Le comprenez-vous ?

Éloignerai-je de moi les croyans ?

Je ne suis envoyé que pour prêcher la foi.

Si tu ne cesses tes prédications, lui répondit-on, tu seras lapidé.

Seigneur, s’écria Noé, mon peuple m’accuse d’imposture.

Juge-nous. Sauve-moi avec les fidèles.

Nous le sauvâmes avec les croyans dans l’arche remplie,

Et nous submergeâmes le reste des mortels :

Exemple terrible de la vengeance divine. Mais la plupart n’ont point la foi.

Ton Dieu est le dominateur, le miséricordieux.

Le peuple d’Aod nia la mission des ministres du Très-Haut.

Ne craindrez-vous point le Seigneur, leur criait Hod leur frère ?

Je suis votre envoyé fidèle.

Craignez Dieu, et obéissez à ma voix.

Craignez celui qui a étendu vos connaissances ;

Qui a augmenté le nombre de vos enfans, de vos troupeaux,

Et qui vous a donné des jardins et des fontaines.

J’appréhende pour vous les tourmens du grand jour.

Tes avertissemens, lui répondit-on, ou ton silence, sont pour nous la même chose.

Tout ce que tu nous annonces n’est qu’une fable de l’antiquité.