Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 2, 1821.djvu/54

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jeune homme, le serviteur de Dieu le tua. Eh quoi ! s’écria Moïse, tu viens de mettre à mort un innocent. Il n’est coupable d’aucun meurtre. Tu as commis un crime.

Ne t’ai-je pas dit que tu n’étais point assez patient pour rester avec, moi ?

Excuse-moi encore, ajouta Moïse, mais si désormais je te fais une seule question, ne me permets plus de t’accompagner.

Ils continuèrent leur route et arrivèrent aux portes d’une cité[1]. Ils demandèrent l’hospitalité aux habitans. On la leur refusa. Un mur menaçait ruine. Le serviteur de Dieu le rétablit dans sa première solidité. Tu aurais pu, lui dit Moïse, attacher un prix à ce bienfait.

Ici nous nous séparerons, répondit le serviteur de Dieu ; mais auparavant je veux t’apprendre la signification de ces actions sur lesquelles tu n’as pu garder le silence.

La barque appartenait à de pauvres mariniers ; je l’ai mise en pièces, parce qu’il y avait à sa poursuite un roi qui enlevait tous les bateaux par force.

Le jeune homme était né de parens fidèles, et j’ai craint qu’il ne les infectât de ses erreurs et de son incrédulité.

J’ai voulu que Dieu leur donnât des fils meilleurs, plus tendres, et plus dignes de ses grâces.

Le mur était l’héritage de deux jeunes orphelins. Il cachait un trésor qui leur appartenait. Leur père fut juste, et Dieu a voulu les laisser parvenir à l’âge de raison, avant qu’ils retirassent leur trésor. Voilà

  1. Antioche.