Page:Le Coran - Traduction et choix de sourates par Edouard Montet, 1925.pdf/35

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En sorte que, disent les théologiens musulmans, le bien et le mal sont à la fois une décision (Kadhâ’) et une détermination (Kadar) de Dieu.

Si l’on peut citer en faveur de la prédestination un assez grand nombre de textes du Coran[1], à la vérité, le Coran n’a pas sur ce sujet de doctrine bien arrêtée. Plusieurs textes du Coran même impliquent positivement la croyance à la liberté morale. Je ne citerai ici que deux déclarations très claires. Voici la première :

Nous avons proposé la foi au ciel, à la terre, aux montagnes ; ils ont refusé de s’en charger ; ils ont tremblé de la recevoir. L’homme s’en chargea et il est devenu injuste et insensé.

Sour. 33, v. 72.

L’homme a donc librement accepté la foi, et, s’il est devenu injuste, c’est qu’il a librement violé sa parole.

Voici la seconde déclaration :

Souvenez-vous que Dieu tira un jour des reins des fils d’Adam tous leurs descendants et leur fit rendre un témoignage contre eux. Il leur dit : « Ne suis-Je pas

  1. Voy. A. de Vlieger, Kitâb al-Qadr, matériaux pour servir à l’étude de la doctrine de la prédestination dans la théologie musulmane, Leyde, 1902.