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Sourate 96[1].

SOURATE DU SANG COAGULÉ

La Mecque : 19 versets.


Au nom d’Allâh très miséricordieux et compatissant.

1. Lis[2], au nom de Ton Seigneur, qui a créé,

  1. La Sourate 96 est peut-être la plus célèbre de tout le Coran ; elle est écrite en vers très brefs, à rimes très diverses. Elle manque essentiellement d’unité. Les versets 1-5 paraissent très anciens ; ils forment à eux seuls la sourate la plus ancienne peut-être du Coran ; c’est ce qu’affirme en tout cas la tradition musulmane (voy. notre Introduction, p. 15). Quant à la seconde partie, il est difficile d’en déterminer l’âge ; il est douteux qu’elle appartienne, comme l’affirme Nöldeke, aux sourates de la première période de La Mecque. Le texte en est incertain ; l’ordre des versets paraît avoir été troublé.
  2. Il semble bien qu’au v. 1 le verbe Kara’a doit être traduit par lire (à cause du v. 4), bien que cette racine sémitique paraisse avoir pour sens primitif réciter, dire à haute voix (de là, en second lieu, le sens de lire). Le verbe hébreu correspondant et identique signifie crier, appeler, nommer. De même en araméen le radical verbal identique signifie appeler, en second lieu lire. Enfin le verbe syriaque correspondant et identique a pour sens primitif crier, appeler, et pour sens second lire. Dans le radical sémitique