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Le témoignage du Fihrist sur l’ordre chronologique des Sourates repose, comme tous les témoignages analogues que nous possédons, sur la tradition transmise par des personnages réputés ou vénérés. Dans l’espèce, il s’agit d’une tradition que Wâqidî (747-823) avait reçue de Ma’mar ben Râchid, qui l’avait reçue de Ez-Zouhrî, qui l’avait reçue de Mohammed ben Nou’mân ben Bachîr.

Comme il nous est impossible d’avoir une opinion sur la valeur de ces témoignages successifs (et il en est de même pour toutes les traditions relatives à la chronologie des Sourates), nous ne saurions rien conclure de certain, au point de vue scientifique, de ces affirmations traditionnelles.

Une méthode plus sûre que celle des traditions chancelantes et contradictoires, pour établir, dans une certaine mesure, la chronologie des Sourates, est celle de la langue et du style coraniques[1]. Nous y aurons recours plus d’une fois.

Nöldeke[2] a proposé une classification chrono-

  1. Voy. K. Vollers, Volkssprache und Schriftsprache im alten Arabien, Strassburg, 1906 : V. Die Sprache des Qorâns.
  2. Ouvrage cité, t. I, p. 70 ss.