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Page:Le Corbeiller - La Question Jean Cousin, paru dans le Bulletin de la Société de géographie, 1898.djvu/12

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maître de G. Levasseur. Il vivait encore en 1575, et cherchait alors à publier ses œuvres, à ce que nous apprend Lacroix du Maine.

« Jean Gossin ou Cousin (je ne sais si c’est le susdit) excellent faiseur de cartes marines, demeurant à Dieppe l’an 1575, etc. Il a écrit un livre rempli de cartes marines, de rumbs et vents, etc., à l’exemple du théâtre d’Ortelius, lequel il espère bientôt faire imprimer. J’ai appris ceci par les lettres que m’a rescrites Charles Michel, Savoisien, en l’an susdit » (Lacroix du Maine et Duverdier, éd. 1772, t. IV, p. 481).

Desmarquets voyant un Jean Cousin contemporain et élève de Descaliers n’a pas fait attention à l’époque, et il en a fait le découvreur, alors que c’était seulement un homonyme ; il pouvait y être encore plus porté si le premier Cousin avait eu des leçons d’un hydrographe du XVe siècle, Robert de Cazel, dont M. de la Roncière admet la confusion avec des Chelliers comme possible, vu la ressemblance des noms.

Cette famille Cousin existait à Dieppe dès le XIVe siècle : en 1349 un J. Cousin, prêtre, était receveur de la vicomté (Coppinger, Le Coustumier de Dieppe, p. lxix), et la famille du savant historien Cousin Despréaux (mort en 1816) se regarde comme descendante du découvreur.

L’existence du cartographe J. Cousin en 1575 réfute d’elle-même l’identification, faite par le même M. de la Roncière, de ce cartographe avec le Jehan Cousin le jeune de l’expédition de Gonneville, dont les récits auraient donné lieu à l’histoire de 1488. Si jeune qu’il fût en 1503 le compagnon de Gonneville ne pouvait guère avoir moins de 15 ans, et soixante-douze ans plus tard il n’aurait sans doute pas songé à publier des livres.

Quant à la ressemblance entre les deux expéditions, toutes deux ayant touché en Afrique et en Amérique, alléguée contre l’authenticité de l’expédition dieppoise, elle ne